Je ne suis pas ce que tu penses
Un peu débile un petit peu fou
Il y a peut-être une différence
Moi, je ne la ressens pas du tout.

Je réfléchis, j’écris, je pense
Je peux aimer, j’ai des atouts
Handicapé dès la naissance
Je ne vois pas de différence du tout

• Omar a été l'invité d'honneur du 19ème Téléthon à Paris en décembre 2005.
• Il a participé à une soirée poétique organisée par la Mairie du 9ème arrondissement de Paris en collaboration avec l'Ambassade du Royaume du Maroc le 4 décembre 2005. Ill s'est vu décerner le Trophée spécial de la soirée.
• Au 20ème Téléthon de décembre 2006, Omar a été invité comme témoin sur le plateau de France 2 et ses poèmes ont été lus par Grand Corps Malade et Mc Solaar.
• Il a obtenu le premier prix de poésie francophone du concours de poésie organisé par l'Association "Espace Point de Départ" (ESPOD) en collaboration avec le Ministère de la culture marocain à l'occasion de la journée Mondiale de la Poésie, organisée à Fès le 26 mars 2005.
• Certains de ses poèmes comme "Mélodie" ou "Mon poème" ont été mis en musique.
• Son poème "La vie" a été sélectionné par un jury spécial et figure dans le volume 1 de L'Anthologie poétique 2006 de Flammes Vives, p. 101.
• "J'ai douté", un autre de ses poèmes, a été publié dans la revue québécoise "Carquois", vol. 5, numéro 8, juin 2006.
• Le jeune poète a obtenu le 1er prix de poésie francophone au festival de la culture Soufie, organisé à Fès en 2007.
• Diplôme d'honneur en poésie libre au concours Europoésie 2007 pour son poème "Le jardin public".
• Diplôme d'honneur en poésie francophone au concours Europoésie 2007 pour l'ensemble de ses oeuvres.
• Publication du texte "Le Jardin public" dans l'Anthologie poétique d'Europoésie 2007.
• Premier prix de poésie Néoclassique ainsi que le premier prix de Poésie Francophone au concours Europoésie 2008.

Quand vous vous êtes rendu compte de la maladie qui vous ronge, quel a été votre premier sentiment ? Et en avez vous souffert plus dans votre personne ou dans le regard des autres ?

• En fait, je suis né comme ça. Je n’ai vraiment souffert de la différence et du regard pesant et intrigué voire méprisant ou plein de pitié des autres, qu’à mon adolescence ‘c'est-à-dire à l’âge où chacun prépare son envol vers son autonomie

Vous avez la chance d’avoir une famille exemplaire et très impliquée mais parmi vos autres proches, est-il qui vous est ignoré du jour au lendemain et quel a été votre ressentiment é leur égard ?

• Non, dans ma famille, proche et moins proche tout le monde me soutient et m’encourage.

Avez-vous aujourd’hui des contacts personnels ou par Internet avec d’autres personnes handicapées de par le monde ?

• Oui, je connais, grâce à Internet des personnes handicapées dans plusieurs régions du globe J’ai des amis au Maroc, en Algérie, en France, en Suisse, en Belgique, au Canada, aux USA, au Japon, et même en Australie.

Qu’est-ce qui vous fait le plus souffrir aujourd’hui : la maladie ou l’isolement social qu’elle engendre ?

• La maladie on vit avec et on aménage sa vie en fonction de l’atteinte que l’on a. Par contre l’isolement social ou je dirais même la détresse sociale est insupportable. Vous avez un tas d’amis et ils sont tous virtuels. Aucun ne l’est réellement. Le seul contact réel c’est la famille qui, elle aussi vit un isolement social important du fait de mon handicap.

Pensez-vous, par exemple, que des médias publics, censés donner la réplique à tout le public et non à une frange de « beaux gosses riches et en bonne santé », devraient disposer de personnel handicapé dans leur comité (ainsi que de toutes les autres minorités) pour régulièrement leur rappeler de passer des films avec des héros handicapés, des émissions portant un autre regard sur le handicap que celui de l’apitoiement ou de bien donner la parole à tous et jusqu’aux muets?

• Les médias ont un rôle primordial à jouer dans la perception du handicap par la société. Jusqu’à présent la personne handicapée sert à susciter la pitié pour collecter des fonds. Mais cela ne fait que nuire en fait à la personne dans sa dignité Elle est de ce fait rabaissée dans un état d’éternelle assistée. C’est louable que la médecine avance et que la recherche progresse, mais pas aux dépens de la dignité humaine
  Il faut donc réhabiliter l’image de la personne handicapée aux yeux de la société

Que désiriez-vous changer dans votre vie ? Voyez-vous votre handicap comme un frein pour vivre comme les autres ou au contraire un tremplin pour vivre ce que les autres ne peuvent même pas imaginer de vivre ?

• J’aimerais pouvoir changer beaucoup de choses dans ma vie. Ce qui est réalisable, c’est avoir une meilleure prise en charge du handicap dans mon pays notamment Il faut que tous les enfants scolarisés aient accès à l’école pour s’instruire et surtout pour tisser un réseau social qui leur permettre de vivre comme tout un chacun dans une société libre et égalitaire. C’est ce qui servira de fondement à toute évolution du regard de l’autre sur la personne handicapée.
   
  L’handicap n’a jamais été un tremplin mais plutôt un frein. Il m’a privé à jamais d’une scolarité normal et d’amitié réelle. Si je suis arrivé à ce que je suis aujourd’hui c’est parce je suis tenace, et hardi .J’ose frapper à toutes les portes non pas en mettant en avant le fruit de mon travail. Le handicap vient après. Je suis d’abord et avant tout un être humain. Noir, blanc, riche, pauvre ou handicapé, là n’est pas le problème Les gens reconnaissent en moi cette volonté et cette détermination qui fait que l’on peut ou pas avancer dans la vie avec ou sans handicap.

Quel sont vos projets pour l’avenir ? Ou vos rêves ?

• Mon projet immédiat c’est la publication du recueil de mes poèmes. ‘Mon rêve serait de jouer un rôle adapté à mon état dans une fiction.

Enfin, avec le recul et l’expérience, avez-vous un conseil à donner ? Une chose que vous regretter d’avoir fait ou de ne pas avoir suffisamment tenté ?

• Je donne un conseil aux parents des jeunes enfants handicapés : Battez-vous de toutes vos forces pour que votre enfant ait une vie digne et cette dignité passe par l’intégration dans la société c'est-à-dire d’abord et avant tout par l’école. Je regrette amèrement de ne pas avoir pu accéder à l’école moi aussi et d’en avoir été rejeté. Avant qu’on m’ait donné la moindre chance de prouver mes aptitudes. On s’est uniquement basé sur ma condition physique ou plutôt sur mon apparence. C’est là que commence l’exclusion !!

Cordialement

Poème d'un trottoir