Wheelchair.ch
Le site qui «en dit plus»
   
Dominique Benassi dit Dumé
->
Sports
Liens Web @
<-
La force de Dominique Benassi - Guerir.org
Reportage : Dominique Benassi sur Handisport.TV
«La France ne nous considère pas dignes de porter ses couleurs en tant que sportifs de haut niveau.» Dominique Benassi
«J’ai très vite fait le deuil de ma jambe. Quand tu es en rééducation à l’hôpital et que tu te retrouves à discuter avec un gamin de 8 ans qui te dit que lui, il ne sortira pas, mais qu’il va mourir, ça remet les choses en place. » Dominique Benassi, le Corse, ne s’apitoie pas sur son destin. Son accident en 1988 – «il y avait deux gars éméchés qui jouaient avec des fusils, un coup est parti et ma rotule a explosé » – a transformé sa vie certes, mais pas de la façon qu’on imaginerait de prime abord.

Sportif lancé dans le bain du le triathlon, «Un peu comme chez les pompiers», à cause de sa polyvalence physique, il a classiquement et tristement eu beaucoup de peine à faire valoir ses droits ou se faire accepter par les valides. «Il avait beau y avoir des panneaux Sport pour tous, les organisateurs ne voulaient pas me laisser prendre le départ. Alors, je nageais et je courais à côté, mais je n’étais pas de la famille, je ne pouvais pas passer la ligne d’arrivée.» C’est finalement sur les conseils de celui qui allait devenir son grand pote, Franck Bruno, autre unijambiste et aventurier corse, qu’il a décroché une licence en mentant par omission. «J’ai fait tous les examens médicaux et j’ai envoyé ma demande à la fédération française. En oubliant bien sûr de préciser que j’étais handicapé.» Le sésame obtenu, il a pris le départ de son premier triathlon le 7 juin 1991.

Dumé a ensuite fait son chemin et bien plus que ça. Hormis une traversée de l'Atlantique à la rame avec Franck en 54 jours, il est resté fidèle au triathlon. Un sport qu’il pratique à raison de seize, voire dix-sept heures par semaine en plus son travail à plein temps à l’EDF: «Mais en France, on ne fait que 35 heures », sourit ce champion qui a décidé que la vie était belle, désespérément belle. «La vie, c’est notre sponsor », lance à côté Franck Bruno, toutes dents dehors.

«Il y a eu des moments difficiles. Mais j’ai le sentiment de m’être amélioré depuis que j’ai perdu ma jambe, de mieux m’affirmer. Aujourd’hui, je ne retiens que le bon côté des choses.»

Et, pour l’heure, pas question de pédaler plus doucement. Dominique rêve de refaire le mythique triathlon d’Hawaï, le plus beau de tous qu’il a terminé, en 13 heures et 7 minutes alors que sa meilleure performance sur un Ironman (3,8 km de natation, 180 vélos et 42 km à pied) est de 11 h 32. Aujourd’hui, Dumé réalise la partie course à pied en fauteuil roulant: «Avec les prothèses, c’est beaucoup plus traumatisant pour les articulations que pour un bien-portant. » Evidemment, il s’est trouvé quelques abrutis pour relever que l’on va plus vite en fauteuil: «Je leur dis, t’as qu’à le faire.» C’est d’autant plus bête que sur la partie vélo, un unijambiste rame vraiment: «Ce qui est dur là, c’est que beaucoup de participants nous rattrapent.» (source : article du journal 24Heures du 27.11.07)
Liens utiles :
Association Bout-de-Vie Frank Bruno Blog ADEPA - France Guérir du cancer